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Oeuvres exposees

A propos de l'exposition: La ville noire

En entrant dans la galerie l'odeur de la cire ouvre le chemin de l'olfactif. Un escalier, taillé dans le grès cuit à 1320° élève le regard, vous rapproche dune membrane de cérat, dun jaune translucide. La lumière est à la hauteur de la terre. Le sang sauvage de ce sculpteur rudéral circule entre le noir profond et le lumineux. Dissident de la poterie qui l'a amené à la céramique, Bernard Thimonnier a pris son envol vers l'art, depuis plus de 40 ans. L'étrange chant farouche de la vie vibre en permanence dans son œuvre; la plupart du temps avec les matériaux de son environnement proche. L'argile, le bois, l'huile de vidange, la cire, la pierre de fer diffusent leur chamanisme naturel. L'association de ces matières attise l'émotion du terroir, sans sombrer dans la tradition, ni la rejeter. Une modernité rustique. Regardez, cest là. sous nos yeux, nous dit-il en pensant aux associations, à l'assemblage mystérieux comme lunion de cépage qui exacerbe le palais. Après cuisson, aux alentours des 1000, pendant l'enfumage, le carbone pénètre la terre encore poreuse, s'assemble avec elle, en révèle la masse, définit les angles, taille des arêtes, cisaille la lumière. Dans la ville noire, le dur, le tendre, le translucide, accolés lun à l'autre transmettent l'insaisissable vif du vivant : disparu ici ou en renaissance. Composées de matières de proximité, ces œuvres nous transportent vers l'essentiel : ce qui est, par nature. Bernard David, février 2024